vendredi 30 juin 2017

Chronique pastorale

- Pasteur ? Mais vous avez un vrai métier, en plus ?
- Non docteur. Et vous ?


Toute personne ou société citée ici est purement fictive, toute ressemblance avec des personnes ou sociétés existantes ne serait que pure coïncidence. Aucun membre des professions médicales n'a été blessé pendant le tournage de cette chronique. 

jeudi 29 juin 2017

La Bible dit que…

A plusieurs reprises dans les évangiles, Jésus entre en conflit avec des responsables religieux sur le sens du sabbat. Là où les responsables religieux insistent sur la nécessité du respect de ce jour, notamment en ne travaillant pas (ce qui pour Jésus signifie s'abstenir de faire des miracles, en gros), lui insiste sur le sens profond de ce jour férié.
On pourrait se dire que puisque c'est Jésus, quand même, il sait bien ce qu'il fait et que les autres ont forcément tort. Mais au fond, est-ce qu'on creuse vraiment pour savoir la raison derrière chacun de leurs arguments ? Pas forcément. Or, ce qui est intéressant, c'est que tous ces gens très bien, Jésus compris, s'appuient sur des textes bibliques pour justifier leur position. 
Si vous connaissez un peu le monde religieux, ça vous rappellera forcément quelque chose. Trancher une question du genre "Est-ce qu'on a le droit de faire quelque chose ou pas ?", dans les milieux religieux, c'est avoir recours aux textes de référence. Et comme c'est une histoire de choix de textes et d'interprétation, c'est toujours la porte ouverte à des débats plus ou moins houleux.
Démonstration : sur la question du sabbat, il y a deux textes principaux dans la Bible hébraïque (ce que les chrétiens appellent Ancien Testament). Le premier est au chapitre 20 de l'Exode, dans une des deux versions des dix commandements (littéralement des "dix paroles" ou décalogue) : "Car en six jours YHWH a fait les cieux, la terre et la mer et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour : c'est pourquoi YHWH a béni le jour du repos et l'a sanctifié." Ca évoque la fin du récit de la création du monde, dans le livre de la Genèse. Après avoir organisé le monde et y avoir installé de quoi le peupler, y compris des humains, Dieu se retire et se repose. Respecter le sabbat, c'est alors montrer son respect pour le Dieu créateur qui a donné à l'humain une place particulière dans le monde et les moyens nécessaires pour l'habiter (y compris le repos).
Le deuxième texte, c'est l'autre version du décalogue, au livre du Deutéronome, au chapitre 5 : "Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Egypte et que YHWH ton Dieu t'en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c'est pourquoi YHWH ton Dieu t'a ordonné d'observer le jour du repos." Ici, ce qui est l'objet de l'observance, ce n'est pas l'oeuvre de Dieu comme créateur, mais comme libérateur. C'est sur ce texte-là que Jésus s'appuie. Il ne disqualifie pas l'autre texte, mais choisir d'interpréter celui-là pour renouveler le sens du sabbat, c'est assez gonflé de la part de Jésus… et on l'oublie quand on se contente de lire à la surface des textes. Comprendre que l'interprétation de Jésus, son choix de texte pour justifier les actes et les paroles qu'il ose le jour du sabbat, est un coup de force, un acte proprement révolutionnaire, c'est assez libérateur en soi, non ? D'autant que précisément, il s'agit de libération. Quand Jésus agit et parle le jour du sabbat pour guérir, délier, redresser ceux qui l'approchent, c'est justement pour rappeler que le Dieu qu'il connaît et dont il fait foi est un Dieu qui libère les êtres humains, alors que ceux-ci n'ont que trop tendance à s'enfermer eux-mêmes et à enfermer les autres. 
Question d'interprétation… et la question qui se pose à tous ceux, de n'importe quelle religion, de n'importe quelle époque, qui se targuent d'interpréter des textes est la même qui se posait à Jésus : de quel Dieu témoigne-t-on en choisissant d'interpréter tel ou tel texte ?

James Tissot
https://www.brooklynmuseum.org/opencollection/objects/13427 

mercredi 28 juin 2017

Semis de gratouillis

Dans mon job de chat du pasteur, un des moments que je préfère, c'est en plein hiver, au coin du feu, dans les fauteuils en cuir griffés par mes soins attentifs, quand quelques paroissiens viennent s'installer. Ceux-là, ils sont calmes, ils lapent tranquillement une tisane et s'échangent des recettes de gâteaux qu'ils ne feront jamais parce qu'ils ne savent pas faire les gâteaux, puis ils sortent leurs coussins plats en papier qui crisse sous la griffe (ils appellent ça des "bibles") et ils les feuillettent comme s'ils cherchaient quelque chose, et puis quand tout le monde a bien cherché, il y en a un qui raconte un truc à haute voix avec les yeux qui bougent en regardant le papier. A ce moment-là, si je manoeuvre bien, je peux me débrouiller pour m'installer sur des genoux en poussant un peu une "bible" et grapiller des gratouillis d'oreilles. La plupart du temps ils ne s'en aperçoivent même pas, juste à un moment il y en a un qui dit "mais comment t'es arrivé là, toi ?", mais c'est trop tard, je suis dans la place.
Alors, mon humaine dit "Bon, alors, qu'est-ce que ça vous inspire ?", et là c'est parti. Je suis tranquille sur mes genoux pour une bonne heure avec semis de gratouillis. J'aime bien quand ils "lisent" (il paraît qu'on dit ça comme ça quand ils bougent les yeux en parlant), ça fait chanter la voix, mais j'aime bien aussi quand ils discutent, ça fait aussi chanter les voix.
Leur parabole du semeur, là - déjà, pour une fois qu'ils comprennent une métaphore, on va pas se plaindre - mais moi j'ai tout compris. En fait, eux aussi ils ont compris, mais ils veulent pas comprendre (c'est ça une parabole).
Leur semeur, là, il est fou. Qui aurait idée de balancer des croquettes partout y compris sous les meubles ? si vous croyez que les chats vont aller s'aplatir pour les récupérer, vous avez raison, mais c'est pas une raison. Bref, il est fou, mais il y a une méthode à sa folie. Ce n'est pas juste balancer toutes les croquettes au-dessus de sa tête et s'en aller. C'est choisir d'aller les mettre là où personne ne les attend. Alors c'est pénible pour les matous sous les meubles et tout ça, mais ça veut dire que, même si les croquettes sont perdues, il prend le risque de nourrir tout le monde et même plus.
Ca m'étonne pas qu'ils ne comprennent pas. Les humains détestent que quelque chose ne serve à rien. Même ceux qui habitent chez des chats, ils disent qu'un chat ça sert à rien, mais en réalité ils ont besoin de nous.
Moi je l'aime bien leur semeur fou. Parce que ça arrive que je sois obligé de très dignement filer sous un meuble quand leur ignoble azpirateur se met en route, et alors là, je suis bien content de trouver des croquettes pour survivre le temps que ça passe. Une fois, je me suis même retrouvé sur le haut d'une armoire et pour une raison qui m'échappe complètement, il y avait aussi des croquettes là-haut, et bien j'étais content aussi (des croquettes, pas de l'azpirateur). On ne sait jamais où on va se trouver au cours de la journée. Et de se dire que partout où on sera, il y aura des croquettes à croquer, moi ça me plaît.
Vive le semeur fou.


mardi 27 juin 2017

Excellent Théophile

« Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole, il m’a paru bon, à moi aussi, après m’être soigneusement informé de tout à partir des origines, d’en écrire pour toi un récit ordonné, très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus. » (Lc 1,1-4)



Commentaire

La solidité des enseignements que tu as reçus… en matière de religion, rien de plus hasardeux que d'affirmer qu'il existe une vérité absolue à l'exclusion de toutes les autres (comme si on pouvait posséder Dieu, au fond). On sait où ça mène… Mais Luc, ici, ne parle pas de vérité, mais de solidité, et ça change tout. 
Le terme grec se réfère à la qualité propre au langage légal ou politique, qui permet d'accorder sa confiance à un fait ou une information. C'est de confiance dans le langage commun qu'il est question. Qu'est-ce qui fait que nous pouvons nous parler avec suffisamment de confiance dans les mots que nous utilisons pour croire que nous parlons bien de la même chose ? Au fond, Luc va consacrer tout son évangile à cette question. Quelle confiance accorder à la parole, et comment lui faire confiance ensemble ?
Il ne s'agit pas d'être sûrs que nous possédons la vérité, mais de bien autre chose : de la solide base sur laquelle construire ensemble, pour élaborer des chemins nouveaux de sens. Il faut un socle suffisamment solide pour oser construire ensemble en direction d'une vérité qui nous échappe toujours. 
La vérité se partage, parce qu'aucun de nous ne la possède… 

lundi 26 juin 2017

La norme, c'est énorme

Ces derniers mois, j'ai subi des quantités de prises de sang, été installée dans des machines, et généralement été observée sous toutes les coutures, jaugée, mesurée, évaluée, soupesée, interprétée, calibrée. Et je me pose la question : la norme serait-elle le lieu du salut pour nos contemporains ?
Je m'explique. Quand vous tombez malade, en médecine contemporaine, il est nécessaire que le médecin justifie de son diagnostic par des chiffres. Ce sont des chiffres qui vont lui mettre la puce à l'oreille, qui vont l'autoriser à vous dire que vous avez quelque chose ou rien, et qui, si tout va bien, vont lui permettre de vous soigner et, espérons-le, de vous guérir. Et bien souvent, je dois l'avouer, je ne me suis sentie écoutée que si les chiffres étaient là pour ratifier ce que je disais de mon propre corps. Il s'avère que je souffre depuis très longtemps d'une maladie qui se dépiste par un test précis ; il s'avère également que depuis tout ce temps, ce test révélait toujours des valeurs dans les normes. D'où la profonde incompréhension de mes interlocuteurs médicaux, et un éventail de réponses qui allaient de "vous n'avez rien" à "c'est dans la tête", en passant par "ah tiens c'est curieux, j'aurais pourtant juré…". Il a fallu un autre test pour mesurer l'étendue des dégâts et disqualifier les résultats du premier test. J'ai découvert récemment qu'il n'était pas normal d'avoir des douleurs chroniques ; pourtant, c'était ma normalité. Alors, la vérité, elle est où ? Qui la possède ? Moi sur mon propre corps ? Le médecin selon son expérience et son savoir ? Ou les tests et les valeurs chiffrées ?
Au final… dans le monde qui est le nôtre, toujours les mesures. La norme, et les variations autour de la norme, sont le critère de la vérité. Or, toute norme dépend du système technique d'une époque donnée. En d'autres termes : c'est la technologie qui détermine la norme. La norme d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui, ni celle de demain, parce que la technique et sa compréhension évoluent. Et en ce moment même, dans un certain nombre de pays, pour des valeurs semblables, le test qui ne me reconnaissait pas malade prouve que d'autres le sont… parce que les normes retenues ne sont pas les mêmes.
Alors quoi ? il faut relativiser toutes les normes et soigner au doigt mouillé ? Non, ça, se serait refuser de réfléchir à la question. Mais comme mon métier, ce n'est pas d'être médecin, tout ce que je peux faire c'est réfléchir en théologienne.
Je n'étais pas suffisamment hors norme pour être traitée comme malade. Dans la vie ordinaire, non médicale je veux dire, c'est plutôt le contraire : il faut être suffisamment dans la norme (codes sociaux, moraux, voire religieux) pour être traité comme acceptable, ce qui est au fond l'envers du même comportement. Ainsi, toutes les sociétés, toutes les religions se servent de normes pour juger de l'acceptabilité des personnes. Plus grave, elles convoquent leur Dieu pour lui faire dire notre norme. Or, celui que je connais prend le visage d'un homme qui nous a dit "Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs" (Mc 2,17, repris par Lc et Mt), c'est-à-dire pas ceux qui sont dans la norme, mais ceux qui savent qu'ils n'y sont pas. Le salut n'est pas déterminé par la norme. Croire cela, c'est ça la foi. C'est pour ça que les protestants parlent de "salut par la grâce seule" : recevoir le salut seulement parce que nous avons confiance dans celui qui dit que notre salut est hors norme, détaché de toute condition normative. Devant Dieu, peu importent les chiffres, les valeurs, qui régissent notre vie, nous avons de la valeur à ses yeux.
Pour nos contemporains, je crains que la norme soit, toujours, la condition du salut. Être comme il faut, ça régit toute notre vie ; avoir ce qu'il faut, croire ce qu'il faut, être où il faut, se conduire comme il faut… on peut traverser la vie tout entière de cette façon, persuadés que nous faisons bien, ignorant ceux qui ne peuvent même pas faire semblant. Ca ne se limite pas au monde médical, c'est un mode de pensée universel, même si les normes, elles, évoluent. Et d'une certaine manière, tant qu'on fait illusion, ça nous sauve : du regard des autres, du jugement des autres. Mais ça ne satisfait jamais vraiment, parce qu'il y aura toujours la peur qu'à un moment nous ne pourrons plus faire illusion et qu'alors tout s'écroule.
Maintenant, lorsque je suis dans une machine ou de l'autre côté d'une aiguille très très pointue, c'est de ça que j'essaie de me souvenir… la norme permet de me soigner, mais elle n'est pas le lieu de mon salut.

Lucas Cranach l'Ancien, la vente des indulgences
(ce que Luther dénonça comme business de valeurs religieuses)
Pour une chronique radio qui évoque un aspect de cette question, écouter avec bonheur ceci (clic).

samedi 24 juin 2017

Déclaration de foi, 4

Suite du parcours dans la nouvelle déclaration de foi de l'Eglise protestante unie de France… 

"Nous croyons qu'en Jésus, le Christ crucifié et ressuscité, Dieu a pris sur lui le mal. Père de bonté et de compassion, il habite notre fragilité et brise ainsi la puissance de la mort. Il fait toutes choses nouvelles ! Par son fils Jésus, nous devenons ses enfants. Il nous relève sans cesse : de la peur à la confiance, de la résignation à la résistance, du désespoir à l'espérance. L'Esprit saint nous rend libres et responsables par la promesse d'une vie plus forte que la mort. Il nous encourage à témoigner de l'amour de Dieu, en paroles et en actes."

Les chrétiens disent que c'est dans la mort de Jésus, paradoxalement, que se dit le mieux l'amour de Dieu pour l'humanité et pour le monde. Ceux ont tué Jésus l'ont fait parce qu'il ne rentrait pas dans les cases. Ce qu'il disait de Dieu, ce qu'il manifestait de Dieu, n'était pas conforme à ce qu'ils en "savaient". C'était insupportable. Alors ils l'ont fait tuer. Et Dieu, au lieu de retourner dans le ciel où notre imagination le cantonne toujours, au lieu de foudroyer tout le monde avec le feu du ciel et la vengeance divine, y a consenti. Il a renoncé à la vengeance, à entrer avec nous dans la spirale du pire. Au contraire, il est allé, en humain, jusqu'au bout de la souffrance et de la mort. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Il y consent. Jusqu'au bout. Et il en fait des choses nouvelles : une vie nouvelle là où la mort est passée (c'est la résurrection), une nouvelle compréhension de l'humain, de Dieu, du lien possible entre Dieu et les humains. Rien ni personne ne pourra jamais remettre cela en cause. 


vendredi 23 juin 2017

Au moment crucial, la parole (Jn 1)

Au moment crucial – la parole
Et la parole, en Dieu
Et Dieu – la parole
Elle, au moment crucial, en Dieu
Tout par elle, et rien sans elle
En elle, la vraie vie – vraie lumière des hommes
Lumière au creux des noirceurs, elle luit – les noirceurs ne l’éteignent pas
Par Dieu un homme vint, du nom de Jean
Il venait en témoin, témoin de la lumière, chemin pour croire à la lumière
Lui n’était pas la lumière, il en était le témoin
Elle était vraie lumière, faisant chemin en tout, éclairant chacun
Lumière – en tout. Tout est pétri de lumière. Et tout l’ignore
Venue en son domaine, malgré portes fermées et veilleurs assoupis
Eux qui la virent, elle leur donna puissance d’être enfants de Dieu, eux qui savent son nom
Ni par le sang, ni par dessein du corps pesant, ni par le vouloir d’un homme – ils sont nés de Dieu
(Evangile de Jean 1,1-13)





jeudi 22 juin 2017

Les bancs de devant

Avant la Réforme, seuls les membres du clergé avaient le droit de s'asseoir pendant un office. Les autres devaient rester debout. C'était, explicitement, pour favoriser le respect envers Dieu de la part du peuple, et implicitement, une façon de marquer une nette différence entre ceux qui étaient légitimes et ceux qui ne l'étaient pas. 
Avec la Réforme arrivent les bancs dans les Eglises. Tout le monde est à égalité, célébrant compris. Il ne monte d'ailleurs en chaire, plus haut que les autres, que pour le moment très particulier de la prédication, où l'Eglise écoute, toute entière, la Parole de Dieu proclamée et méditée (prédicateur compris). En permettant à chacun de s'asseoir, on fait aussi le choix de favoriser l'attention des auditeurs : l'accent est mis sur l'écoute attentive, et non plus sur les mouvements et gestes autorisés et le cadre dans lequel ils sont autorisés. 
En bref, dans un temple, on s'immobilise pour écouter, parce que ce qu'on entend est plus important que tout ! 
Il y a des moments où on se lève (pour chanter, pour recevoir certaines paroles particulièrement importantes, pour confesser notre foi, pour se rassembler autour de la table de communion), mais le reste du temps, sauf célébrations exceptionnelles, on est assis, et ça a du sens théologiquement qu'on soit assis. (Je n'évoque pas ici les cultes dits "spéciaux" qui encouragent d'autres expériences, et il est bien clair que je parle du contexte luthéro-réformé le plus classique, où nous vivons la plupart de nos cultes). 
Mais voilà, dans la plupart de nos temples, les premiers bancs restent désespéréments vides. Pourquoi ? S'il s'agit essentiellement d'écouter, pourquoi les bancs les mieux placés pour cela restent-ils vides ? Est-ce de la timidité ? le refus de se mettre en avant ? le refus de jouer un jeu social où les plus importants des membres ont droit aux meilleures places alors que dans le Royaume de Dieu c'est le contraire ? la peur du regard perçant du pasteur qui voit quand on ne chante pas ? 
En réalité, au moment de la Réforme, le choix était aussi de faire en sorte que les gens puissent se voir de face pendant l'office : les bancs étaient disposés en rond autour de la chaire (au petit temple de Saint-Gelais dans les Deux-Sèvres, c'est carrément le temple qui est rond). Peut-être bien que là est la clé de notre problème de théologie pratique : s'il n'y a personne sur les premiers bancs, c'est que la disposition actuelle des bancs impose de voir ou d'être vu. Alors que se voir mutuellement, c'est se souvenir que le visage d'un frère, d'une soeur, nous appelle à vivre la communauté comme des gens qui se voient, se connaissent, et vivent vraiment quelque chose ensemble. Il est peut-être tout simplement plus difficile d'avoir le sentiment d'être une communauté quand, plus on est devant, moins on voit les autres… 


Aucune pièce de mobilier n'a été blessée pendant le tournage de cette réflexion théologico-pratique. 

mercredi 21 juin 2017

La théologie est un sport de combat

- Oui mais quand même, ça m’a choqué, ce que vous avez dit, madame le Pasteur.
- Qu’est-ce qu’il y a de mal à être choqué ?
- Ben… c’est choquant.




Toute personne ou société citée ici est purement fictive, toute ressemblance avec des personnes ou sociétés existantes ne serait que pure coïncidence. Aucun paroissien n'a été blessé pendant le tournage de cette chronique. 

mardi 20 juin 2017

Mon roc, mon salut, ma forteresse (Ps 62)

Psaume 62


(Pour le chef de choeur, d'après Yedoutoun. Psaume de David)
Oui, tout mon être est tendu en silence vers Dieu, d’où me vient le salut.
Oui, lui, il est mon roc, mon salut, ma forteresse, je vacillerai, mais je ne serai pas renversé.
Jusqu’à quand vous jetterez-vous ainsi sur moi, comme pour attaquer un mur qui penche, ou une barrière qui s’effondre ?
Oui, ils se concertent pour me précipiter par terre, ils se plaisent au mensonge, ils bénissent de leur bouche et maudissent de leur cœur… 
Oui, mon être, sois en repos en Dieu, car c’est de lui que vient l’espérance.
Oui, il est mon roc, mon salut, ma forteresse, je vacillerai, mais je ne serai pas renversé.
Auprès de Dieu, voici mon salut et mon honneur, et le roc qui soutient ma force : mon refuge est en Dieu.
Ayez confiance en lui ! vous, tous les peuples, en tout temps, laissez votre cœur se révéler à lui, car il est un refuge pour nous… 
Oui, les humains ne sont guère qu’une buée, rien de plus décevant qu’un humain ! S’ils montaient tous sur une balance, ils pèseraient moins qu’une buée.
Ne mettez pas votre confiance dans vos gains, n’ayez pas d’illusion quand votre richesse augmente, ne lui confiez pas votre cœur…
Dieu a parlé une fois, et voici ce que deux fois j’ai entendu : la force de vie est en Dieu.
Seigneur, c’est toi qui es loyal, car tu donnes à chacun selon ses propres œuvres…

Commentaire

« Seigneur, c’est toi qui es loyal, car tu donnes à chacun selon ses propres œuvres… »
Voilà qui résonne comme une loi divine.
Qu’entendons-nous, lorsque nous entendons que Dieu récompense chacun selon ses actes ? Souvent, bien trop souvent, nous entendons qu’il faut faire quelque chose de spécial, qu’il faut aller au-delà de nos forces humaines pour satisfaire Dieu. Et ça nous mine, ça nous décourage avant même d’avoir commencé. 
Nous faisons des efforts désespérés pour être un peu plus comme Dieu nous voudrait, nous tentons d'escalader le ciel, comme disait Martin Luther. 
Nous essayons de nous élever jusqu'à lui… et à force de tentatives, nous oublions que c'est lui qui est déjà descendu vers nous… 
Nous voulons devenir comme lui, alors que lui est devenu comme nous !
Il vient un temps pourtant, où tout à coup nous comprenons que Dieu n'est pas un juge qui nous attend au ciel, mais un compagnon qui choisit de venir cheminer auprès de nous. Alors, nous sommes débarrassés de la peur d'un Dieu qui punit. Il ne punit pas : il vient. Il ne cesse de venir.
Quant à nos oeuvres, il accueille et multiplie le bon, et il accueille, prend sur lui et pardonne le mauvais. C'est ça, la loyauté de Dieu.
C'est tranquillement, paisiblement, librement, que nous pouvons accueillir ce cadeau. C'est ça, la foi : ce qui nous fait dire sans peur : Dieu est vraiment mon roc, mon salut, ma forteresse, et la force de ma vie est en lui. 


lundi 19 juin 2017

Aux pasteurs de demain

Futur jeune pasteur, mon ami, mon frère ; future jeune pasteure, mon amie, ma soeur… 

Tu sauras que ton intégration dans l'Eglise locale où tu auras été envoyé.e est en bonne voie…

… le jour où un paroissien te saluera avec affection en disant "ça va ma grande ?" avant d'ajouter en rougissant très fort "oh pardon Madame le Pasteur".

… le jour où le maire manquera de se faire écraser par un bus en traversant la rue pour venir te serrer la paluche.

… le jour où tu emprunteras une perceuse pour ajouter une longueur d'étagères à ta bibliothèque théologique qui menace de s'écrouler sous les dons des pasteurs à la retraite des alentours, qui ont l'air de trouver que tout bien pesé, tu t'en sors pas si mal.

… le jour où tu réaliseras soudain que tu es en train de débattre avec tes paroissiens des mérites comparés des différents supports de la presse locale et du degré d'humour de leur éphéméride.



Toute personne ou société mentionnée ici est purement fictive, toute ressemblance avec des personnes ou sociétés existantes ne serait que pure coïncidence. Aucun membre d'une majorité municipale n'a été blessé pendant le tournage de cette chronique. 

samedi 17 juin 2017

Déclaration de foi, 3

Aujourd'hui, nous poursuivons le voyage dans le deuxième paragraphe de la déclaration de foi de l'Eglise protestante unie de France.

"Dieu nous a créés, nous invitant à vivre en confiance avec lui. Nous trahissons pourtant cette confiance, et nous voilà confrontés à un monde marqué par le mal et le malheur. Mais une brèche s'est ouverte avec Jésus, reconnu comme le Christ annoncé par les prophètes : le règne de Dieu est déjà à l'oeuvre parmi nous."



Créés par Dieu pour vivre en confiance avec lui : dire cela, c'est commencer à tracer le portrait d'un Dieu tout particulier, qui n'est pas le Dieu de notre imagination. Pas un Dieu qui ne s'inquiète de nous que pour nous soumettre à sa volonté, par exemple, ni pour être de bons petits soldats de la morale commune, ni encore pour faire quelque chose de particulier avec un ordre de mission qui vaudrait pour chacun comme pour tous. Non : un Dieu qui a fait un choix radical, créer pour offrir une relation à ses créatures. Offrir sa présence, sa confiance, son amour, de façon désintéressée, juste pour que nous puissions grandir dans cette présence, cette confiance, cet amour. 
Un tout-petit humain à qui manque la présence, la confiance, l'amour de ses proches ne peut tout simplement pas survivre, parce qu'il se trouve en butte à un monde incompréhensible, violent, destructeur. Le lien de confiance avec Dieu, c'est celui qui, malgré un monde incompréhensible, vient nous dire et nous redire que l'amour de Dieu est inconditionnel, pour que nous puissions vivre, assurés de cet amour. La confiance, la foi : c'est la même chose. 
Pour les chrétiens, ce lien a été manifesté en la personne de Jésus, l'envoyé de Dieu pour que le monde sache qu'autre chose est possible, autre chose existe déjà, que le mal et la violence ne sont pas un horizon indépassable. Une petite parole de rien du tout vient résister à l'ordre du monde, et quand elle s'installe en nous, même si nous continuons à vivre comme tous nos contemporains, en butte aux mêmes difficultés, en proie au même mal, quelque chose résiste en nous. Ce lien secret, c'est la foi - la confiance qui nous lie à Dieu, la confiance de Dieu en nous, et notre confiance en lui.
Ca, cette foi-là, ça ne se transmet pas comme un paquet qu'on passerait de main en main, ni comme une culture commune qui définirait les frontières d'un pays légitime, non : la foi, ça se vit comme une confiance avec un autre que nous-mêmes, ça se dit comme un lien fondateur, ça se chante… ça ne s'impose pas. Mais quand ça vit et vibre en nous, ça nous fait vivre d'une autre vie. 
La Bible le raconte de bien des manières, du premier récit de la création à l'Apocalypse, en passant par les prophètes, une parole insiste et nous dit la confiance… 





vendredi 16 juin 2017

Chô

Il fait chhhhhhhhô !
Je sais pas vous, mais moi je trouve que les bienfaits du pelage sur le bien-être du félidé moyen sont assez limités en cas de fortes chaleurs. Je passe tout mon temps à m'étaler les quatre fers à plat sur le carrelage pour essayer de réguler mon cha-mosthat au détour d'un couloir. Ce qui provoque des quasi-collisions entre les murs et les occupants du presbytère quand ils tombent sur moi au dernier moment. Qui n'a jamais ri au spectacle d'un humain s'aplatissant la truffe sur un coin de porte me lance le premier une croquette. 
Je fonds. Je suis le chat-mallow. 
Et j'ai toujours le plus grand mal à éduquer mes hôtes. Une porte est faite pour être ouverte, c'est pourtant pas compliqué ! mais il semblerait que nous n'ayons pas la même logique. Les Lumières de la Raison Féline n'ont pas encore éclairé les tréfonds de leur âme humaine riquiquite. Je n'ai, hélas, quant à moi, pas une âme de missionnaire pour leur faire voir le vrai chemin vers l'illumination. Si seulement ils étaient perméables à la métaphore, je pourrais essayer de leur faire comprendre, mais il semblerait que les humains soient notoirement faibles de ce côté-là, pauvre monde, où va-t-on ?!
J'y peux rien, la chaleur, ça me rend mesquin. 
Aïe. Elle retourne à la cuisine pour se faire un café malgré la chaleur. C'est pas bon signe. On est au degré 3 de l'angoisse de la page blanche. Si elle commence à parler de moi dans sa prédic, c'est que c'est vraiment mal parti. Elle avait ce petit regard en coin qui ne me dit rien de bon… En plus, comme il n'y a pas un seul chat dans toute la Bible (vous pouvez vérifier), ça lui demande toujours un effort pitoyable. 
Je vous tiens au courant. En attendant, carrelage, me voilà.


jeudi 15 juin 2017

Les derniers seront premiers (Mt 19,30 et Mt 20,16)

Dire aux gens que Dieu les aime, c'est facile.
Montrer aux gens que vous les aimez, pour de vrai, c'est une autre paire de manches. 
Et quand Jésus insiste pour dire que moins vous les aimez, et plus il y a de chances qu'ils vous précèdent au Royaume des cieux, il y a de quoi se sentir très légèrement perturbés… Pas de panique. C'est normal.
Enfin quand je dis c'est normal… selon les critères du Royaume, c'est normal. Selon les nôtres, c'est fou. Parce que la langue du Royaume, c'est une langue étrange, étrangère… une langue à la grammaire paradoxale, surprenante, à contre-courant de notre instinct. Les derniers seront premiers et les premiers derniers… C'est une langue à la grammaire saisissante, ou trois égale un, où aimer se conjugue comme "se sacrifier", où être attaqué se traduit "pardonner", où avoir reçu se dit "donner". Etrange grammaire, étrange langue... nous lui resterons étrangers, et pourtant Jésus, qui, lui, l’a apprise bien mieux qu’aucun d’entre nous ne le pourra jamais, nous en fait les interprètes. 
Alors on se trompe, de vocabulaire, de grammaire, mais on la balbutie quand même, parce que Dieu nous le propose, et même nous le demande. Il nous est demandé, dans ce monde de fous, que Dieu a tant aimé pourtant, de porter une langue autre, une langue sage, mais qui a l’air d’une langue de fous…
Aimez vos ennemis... tendez l’autre joue... pardonnez... aimez ceux qui vous font du mal... rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu... Heureux ceux qui quémandent le souffle de la vie... Alors que dans notre monde, ne semblent pouvoir survivre que ceux qui font passer leurs propres intérêts avant ceux des autres, ne semblent mériter la gloire que ceux qui rayent, d’un trait de plume, le travail des autres et piétinent les plus faibles juste parce qu’ils le peuvent…
Pour le dire avec Dietrich Bonhoeffer, la foi affirme que « les grandes choses sont petites, et que les petites sont grandes, que ce qui est exact est faux, et ce qui est faux exact, que ce qui est désespéré est plein de promesses, et que ce qui est plein d’espoir est contesté. Elle affirme que la croix signifie victoire, et la mort vie. [1]  » Affirmer de telles choses nous fait passer pour des fous. Tant pis ! tant mieux ! Car nous parlons d’un Dieu hors du commun.
Dans le monde, Dieu était homme ; et pourtant il est Dieu. Dans le monde, Dieu est absent, et pourtant il est présent à notre foi. Dans le monde, Dieu est mort ; pour le Royaume, Christ est vivant. Et nous, nous vivons ces deux choses, dans ces deux mondes à la fois, dans ces deux langues à la fois…


[1] Dietrich Bonhoeffer, Si je n’ai pas l’amour…, Genève, Labor et Fides, 1989, p. 262.



(BD Edmond Prochain, ici : clic)



mercredi 14 juin 2017

Chronique pastorale

Une paroissienne un peu dure d'oreille me salue joyeusement à l'entrée du temple : "Je ne vais encore rien entendre aujourd'hui !" et à la sortie : "Tiens c'est bizarre, aujourd'hui j'ai tout entendu." 
Tous les dimanches. 



Toute personne ou société citée ici est purement fictive, toute ressemblance avec des personnes ou sociétés existantes ne serait que pure coïncidence. Aucun paroissien n'a été blessé pendant le tournage de cette chronique. 

mardi 13 juin 2017

lundi 12 juin 2017

Excuse bidon(s)

- Désolée, monsieur l'agent, j'étais distraite, j'étais en train de me demander combien les jarres des noces de Cana pouvaient bien contenir.


Toute personne ou société citée ici est purement fictive, toute ressemblance avec des personnes ou sociétés existances ne serait que pure coïncidence. De plus, aucune voiture paroissiale n'a été blessée pendant le tournage de cette chronique.

samedi 10 juin 2017

Déclaration de foi, 2

Nous nous penchons ce matin sur le premier paragraphe de la toute nouvelle déclaration de foi de l'Eglise protestante unie de France, adoptée lors de son dernier synode national.

"En Jésus de Nazareth, Dieu révèle son amour pour l'humanité et le monde.
L'Eglise protestante unie de France le proclame avec les autres Eglises chrétiennes. Sur la lancée de la Réforme, elle annonce cette bonne nouvelle : Dieu accueille chaque être humain tel qu'il est, sans aucun mérite de sa part. Dans cet Evangile de grâce, au coeur de la Bible, se manifeste l'Esprit de Dieu. Il permet à l'Eglise d'être à l'écoute des textes bibliques et de se laisser conduire par eux au quotidien."

Pour les chrétiens, Jésus, originaire de Nazareth, né dans un lieu et un temps particuliers, est une révélation de Dieu. Dans notre tête, dans notre imaginaire, avec ou malgré nous, Dieu est ce vieillard plus ou moins bienveillant assis sur son nuage blanc, avec ou sans trône de majesté, et vers qui nous nous tournons de temps en temps, si nécessaire, quand on y pense, et dans ce cas, notre mouvement naturel est d'essayer d'escalader le ciel… Or avec Jésus, c'est exactement le contraire qui se passe : c'est Dieu qui s'installe sur terre. Et pas n'importe comment : comme un bébé, l'être humain dans sa plus grande fragilité. Comme un être humain ordinaire, dans un corps humain, dans les mêmes tourments, les mêmes douleurs, les mêmes doutes et les mêmes tentations, jusque dans la mort, et une mort déchirante et profondément injuste. Tout cela, Dieu a choisi de le partager, vraiment, avec nous. En soi, ça parle déjà d'amour… un amour à la vie, à la mort.

Rien à faire pour gagner un tel amour. C'est fait. C'est donné. Les théologiens appellent ça la grâce : c'est donné, ça ne se gagne pas, et ça nous permet d'échapper à la spirale du pire, ça nous arrache à la spirale du pire.
Il y a cinq siècles, les réformateurs ont redécouvert ce message de la grâce au coeur de la Bible, où bien d'autres l'avaient découvert avant eux. Ils ont alors affirmé avec force que ce message ne devait pas être recouvert par d'autres choses (des pratiques, des habitudes, des institutions, des rôles humains), mais toujours cherché à nouveau, avec l'aide de Dieu, cette part de Dieu que nous appelons son Esprit.
C'est ce que nous faisons le dimanche matin, lors du culte, au temple. C'est aussi ce que nous faisons lorsque nous lisons la Bible pour y trouver la trace de la Parole de Dieu, seuls ou ensemble. C'est un cadeau !


vendredi 9 juin 2017

Le pasteur doit...

Le pasteur doit… faire des visites, beaucoup de visites.
Le drame de l'hospitalité, ce sont les petits gâteaux. J'ai exilé ma balance et accueilli avec reconnaissance les bonnes volontés du groupe de visiteurs.

Le pasteur doit… s'occuper de la jeunesse pour leur donner envie de venir à l'Eglise.
La réalité, c'est que la séance de KT que les jeunes ont préféré c'est quand ils sont venus chez moi et se sont marrés comme des bossus à cause du chaton qui faisait des bêtises. Ce n'est pas sûr que ça les fasse venir à l'Eglise, mais au moins ils auront passé un bon moment.

Le pasteur doit… interpréter la Bible pour dire à chacun quel est le plan de Dieu pour lui.
Si ça inclut de prier tous les jours pour son pasteur et de ne jamais le déranger pendant son jour de congé, ça peut éventuellement s'envisager. Sinon, non.

Le pasteur doit… avoir une parole engagée, mais ne jamais parler de politique.
Et donc ne jamais prêcher sur les prophètes, ni les vendeurs du temple, ni un bon nombre de paraboles, ni l'Apocalypse selon Jean, pour ne citer que ceux-là.

Le pasteur doit… assurer à chacun ce dont il ou elle a besoin pour vivre sa foi.
Si on veut faire de l'Eglise un super service client, oui. Si on la voit comme la communauté humaine, imparfaite mais bien humaine, où tous sont appelés à partager leurs dons avec tous, non.

Le pasteur doit… avoir toutes les réponses sur la Bible.
Ce n'est pas parce que le pasteur a toutes les réponses sur la Bible qu'il est bon de les donner. Sinon, à quoi servirait-il de continuer à la lire ?

Le pasteur doit… prier pour ses paroissiens tous les jours au petit déjeuner.
Qu'il me soit pardonné l'hérésie de préférer l'heure du coucher, et même, s'il fait froid, sous la couette.

Le pasteur doit… savoir changer l'huile dans la voiture paroissiale, passer la tondeuse à gazon et connaître par coeur le numéro du plombier. 
Comme dirait mon chat : c'est pas parce que j'ai des oreilles qu'il faut compter sur moi pour reconnaître du Mozart à la radio. 

Le pasteur doit… mettre la robe tous les dimanches.
J'ai fini par résoudre ça en mettant la robe quand on me dit "mais pourquoi tu ne la mets plus ?" et en arrêtant de la mettre quand on me dit "mais pourquoi tu la mets tout le temps ?"