Ecoute, Baruch... Tu t’adresses à un faux Dieu qui te laisserait, lui, faire de grandes choses de ta vie. Mais ce n’est pas ton faux dieu qui te répond. Celui qui te répond, c’est Dieu, Dieu lui-même, qui te donne le seul cadeau possible dans cette vie humaine : ta vie même. Quand le malheur sera passé, tu courras sur le champ de bataille comme tous les pillards – mais la seule chose qu’il te sera donné de prendre, ce n’est pas la richesse, le butin, les restes des hommes tombés à terre et qui pourraient avoir la moindre valeur. Tu ne partiras pas avec des armes, de l’or et des vêtements pillés aux autres. Tu partiras, bien vivant et debout, avec la seule chose qui puisse t’appartenir en propre : ta vie. C’est le Seigneur qui te l’a donnée et qui te la donne, chaque jour à nouveau. A toi, il t’est donné le privilège d’avoir la vie sauve, partout où tu iras. Tu as la vie sauve, Baruch. Tu es sauvé. Ecoute cette Parole qui t’est adressée, et sois vivant. Sois vivant et en marche, aujourd’hui, demain, toujours !
Tu as désormais la liberté d’habiter cette vie qui t’est donnée, pour rien, par grâce. Tu es gracié. Tu es sauvé. Tu es libéré de ces faux dieux auxquels tu sacrifiais ta vie. Tu es libre de vivre, vivant, marchant, partout où tu iras.
Nous sommes tous des Baruch. Nous sacrifions tous aux faux dieux à qui nous attribuons notre malheur. Nous voyons le monde s’émietter autour de nous et nous croyons que nous allons sombrer avec lui. Et nous en appelons à un Dieu de malheur dont nous croyons qu’il nous en veut tellement qu’il nous veut misérables, accablés de douleur. Mais quel Dieu invoquons-nous ? Est-ce un Dieu silencieux et cruel – ou un Dieu qui nous veut vivants, à l’écoute de sa Parole toujours renouvelée ?
Les dieux que nous nous imposons, ce sont des dieux qui disent « tu dois ! ». Quand nous croyons les entendre, nous nous disons « je dois » : je dois faire mieux, je dois aller mieux, je dois avoir de grands projets pour moi-même. Nous entendons « il faut ! ». Il faut changer le monde, il faut faire mieux que le voisin, il faut croire exactement comme il faut, il faut suivre aveuglément ce que nous entendons. Il faut vite ramasser comme butin toutes les richesses qui passent, parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Il faut être comme il faut.
Mais voyez-vous, un jour ou l’autre, nous pouvons faire le deuil de ces faux dieux, de ces dieux que nous nous imposons, pour rencontrer un Dieu que nous n’avions jamais imaginé.
Le Dieu qui nous parle, celui qui nous parle vraiment, et que nous pouvons vraiment entendre, Dieu nous dit « tu peux ». Tu peux ! Ta vie t’a été donnée. Tu es libre d’agir, libéré de toutes les idoles. Tu peux vivre en sauvé, car ta vie est sauve. Ce n’est plus « tu dois » mais « tu peux » !
Le lourd fardeau de la liberté, le sel de la vie.
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