- Je me lèche une patte.
- Je ne vois pas très bien...
- Ça te donne le temps de la réflexion.
- Ah oui. Mais un vrai doute, du genre existentiel ?
- Mon humaine, je suis un chat, je n'ai pas de doute existentiel.
- Si je transpose, ce serait le doute quand au jour où tu devras faire face au grand azpirateur.
- La terreur ? le frisson d'horreur, la course effrénée vers un havre sûr, la recherche frénétique d'un abri à l'abri de tout, du tonnerre, des grincements et de la disparition des petites poussières ?
- Ça va, n'exagère pas.
- Mon humaine, tu n'as pas le droit de me dire ce qui est légitime ou pas en matière de peur chez moi.
- Tu as raison, pardon.
- Pas de problème. Et donc, ta question c'était quoi ?
- Ma question c'était : que faire quand on doute ?
- Ben douter.
- Tu crois que c'est aussi simple que ça, mon chaton ? Il ne serait pas nécessaire d'avoir un point d'appui solide, des certitudes inébranlables ?
- Mon humaine, tu raisonnes en humaine, et qui peut t'en vouloir ?
- Qui, en effet.
- Mais tu passes à côté d'une chose : la terreur de l'azpirateur, elle est vivable pour moi, parce qu'à la fin, tu cries "c'est bon, j'ai fini". Et là je peux sortir de ma cachette salvatrice.
- Alors que dans le doute ordinaire, il n'y a pas la certitude d'une voix rassurante de l'autre côté, tu veux dire ?
- Je crois que c'est ce que je veux dire.
- Et quelle conclusion théologique en tires-tu ?
- ...
- Je sais, je sais, tu es un chat, tu ne tires pas de conclusion.
- Voilà.
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