Nous continuons la lecture de Didn't See It Coming, de Carey Nieuwhof.
Dans cette quatrième partie, il parle de la "non-pertinence" (irrelevance). Ne plus être pertinent, c'est normal pour un certain nombre de choses, nous dit l'auteur qui prend l'exemple de meubles devenus inadaptés, trop vieux ou démodés. Mais il y a des choses bien plus importantes que des meubles et qui posent problème lorsqu'elles ne conviennent plus. "Vous n'êtes plus pertinent lorsque le langage, les méthodes ou le style que vous employez ne sont plus compris de la culture et des gens qui vous entourent. Surtout, vous finissez par parler une langue que les gens ne comprennent plus ou à laquelle ils ne sont plus sensibles. Ceux qui ne sont plus pertinents finissent par perdre leur capacité à communiquer avec les gens qu'ils aiment et à défendre les causes qui leur sont chères." En un mot, ne plus être pertinent c'est perdre son influence.
Il faut être capable de changer pour continuer à comprendre la culture qui nous entoure et à pouvoir lui parler. Carey Nieuwhof est pasteur aux Etats-Unis et il remarque ceci : "les chrétiens croient souvent que, parce que Dieu ne change pas, nous ne sommes pas supposés changer non plus" et j'y vois beaucoup de clairvoyance. Les Eglises sont des institutions particulièrement résistantes au changement. Elles ne sont bien sûr pas les seules, et l'auteur prend l'exemple d'une grande entreprise de production de pellicules photo qui, lorsque le numérique a fait son apparition, ont créé un site... pour encourager les gens à imprimer leurs photos. Ce n'est pas qu'ils n'avaient pas vu le changement arriver, mais ils ont utilisé une technologie nouvelle pour continuer à faire ce qu'ils avaient toujours fait. Ce fut, évidemment, un échec.
L'auteur pose alors une question qui, je dois le dire, me semble lumineuse : "Que se passerait-il si les leaders d'aujourd'hui commençaient à se voir comme une organisation basée sur le numérique qui ait aussi une présence physique, plutôt qu'une organisation basée sur la présence physique qui aurait aussi une présence numérique ? Après tout, tous ceux qu'ils essaient de toucher sont déjà en ligne." Est-ce pertinent pour les Eglises d'aujourd'hui ? C'est vrai qu'une très grande partie des gens que nous sommes susceptibles de toucher sont connectés ; aujourd'hui, avant d'aller dans un temple ou une église, il n'est pas rare que des gens non habitués vérifient en ligne toutes les informations possibles. Que se passe-t-il si les informations ne sont pas disponibles ou si elles sont fausses ? D'où l'effort de beaucoup de nos Eglises locales pour soigner leur site internet et mettre à jour leurs informations régulièrement.
J'aurais cependant une réserve à ce sujet. Lorsque l'auteur dit qu'il serait possible de se voir comme une communauté virtuelle qui ait aussi une présence physique, ça peut sûrement être vrai de beaucoup d'entreprises, mais est-ce que ça peut être vrai de l'Eglise ? L'Eglise, ce n'est pas seulement l'endroit où on vient chercher, comme un client, un produit qu'on pourrait aussi bien trouver de façon virtuelle ; c'est aussi une expérience de vie commune où se met en oeuvre ce que signifie être disciple. C'est se trouver ensemble, sans avoir choisi ses voisins, appelés à vivre l'Evangile, jusque quand ça devient tendu et difficile, parce que c'est ça, être disciple. C'est se réjouir avec les autres, être triste avec les autres, apprendre avec les autres et offrir aux autres le don de sa présence. Est-ce que c'est possible en ligne ? J'en doute. Mais ça se discute sûrement.
La non-pertinence, nous dit l'auteur ensuite, se combat en acceptant le changement. Ce n'est pas simple, le changement : ça implique d'abandonner ce qu'on connaît déjà, ce qu'on aime, ce qu'on sait faire, ce qu'on a gagné, pour passer à autre chose. Carey Nieuwhof offre quatre stratégies pour cela.
La première, c'est de préférer la mission à la méthode, sans confondre les deux. Les méthodes sont ces choses que nous mettons en oeuvre pour pouvoir accomplir la mission : s'y accrocher juste parce qu'elles marchent, c'est souvent perdre de vue le but en soi. Les méthodes peuvent (et doivent) changer pour que la mission puisse être accomplie : "si les méthodes sont plus importantes que la mission, vous mourez".
La deuxième stratégie pour s'engager résolument dans le changement, c'est de ne pas hésiter à être radical. De tous petits changements sont bien du changement, mais ne seront pas très efficaces.
La troisième stratégie, c'est d'étudier la culture environnante : pour pouvoir parler à nos contemporains, il faut comprendre leur culture - qu'on l'apprécie ou pas, d'ailleurs.
Enfin, quatrième stratégie : entourez-vous de personnes plus jeunes que vous. Laissez les jeunes apporter leur pierre à l'édifice... et résistez à la tentation de vous servir d'eux juste pour les rendre comme vous. Et parallèlement, appuyez-vous sur l'expérience accumulée au cours des années de votre propre vie.
Le changement auquel on résiste, nous dit l'auteur, se transforme souvent en regret. Le changement auquel on consent, par contre, nous transforme profondément, de telle sorte que, littéralement, le meilleur est à venir.
L'auteur pose alors une question qui, je dois le dire, me semble lumineuse : "Que se passerait-il si les leaders d'aujourd'hui commençaient à se voir comme une organisation basée sur le numérique qui ait aussi une présence physique, plutôt qu'une organisation basée sur la présence physique qui aurait aussi une présence numérique ? Après tout, tous ceux qu'ils essaient de toucher sont déjà en ligne." Est-ce pertinent pour les Eglises d'aujourd'hui ? C'est vrai qu'une très grande partie des gens que nous sommes susceptibles de toucher sont connectés ; aujourd'hui, avant d'aller dans un temple ou une église, il n'est pas rare que des gens non habitués vérifient en ligne toutes les informations possibles. Que se passe-t-il si les informations ne sont pas disponibles ou si elles sont fausses ? D'où l'effort de beaucoup de nos Eglises locales pour soigner leur site internet et mettre à jour leurs informations régulièrement.
J'aurais cependant une réserve à ce sujet. Lorsque l'auteur dit qu'il serait possible de se voir comme une communauté virtuelle qui ait aussi une présence physique, ça peut sûrement être vrai de beaucoup d'entreprises, mais est-ce que ça peut être vrai de l'Eglise ? L'Eglise, ce n'est pas seulement l'endroit où on vient chercher, comme un client, un produit qu'on pourrait aussi bien trouver de façon virtuelle ; c'est aussi une expérience de vie commune où se met en oeuvre ce que signifie être disciple. C'est se trouver ensemble, sans avoir choisi ses voisins, appelés à vivre l'Evangile, jusque quand ça devient tendu et difficile, parce que c'est ça, être disciple. C'est se réjouir avec les autres, être triste avec les autres, apprendre avec les autres et offrir aux autres le don de sa présence. Est-ce que c'est possible en ligne ? J'en doute. Mais ça se discute sûrement.
La non-pertinence, nous dit l'auteur ensuite, se combat en acceptant le changement. Ce n'est pas simple, le changement : ça implique d'abandonner ce qu'on connaît déjà, ce qu'on aime, ce qu'on sait faire, ce qu'on a gagné, pour passer à autre chose. Carey Nieuwhof offre quatre stratégies pour cela.
La première, c'est de préférer la mission à la méthode, sans confondre les deux. Les méthodes sont ces choses que nous mettons en oeuvre pour pouvoir accomplir la mission : s'y accrocher juste parce qu'elles marchent, c'est souvent perdre de vue le but en soi. Les méthodes peuvent (et doivent) changer pour que la mission puisse être accomplie : "si les méthodes sont plus importantes que la mission, vous mourez".
La deuxième stratégie pour s'engager résolument dans le changement, c'est de ne pas hésiter à être radical. De tous petits changements sont bien du changement, mais ne seront pas très efficaces.
La troisième stratégie, c'est d'étudier la culture environnante : pour pouvoir parler à nos contemporains, il faut comprendre leur culture - qu'on l'apprécie ou pas, d'ailleurs.
Enfin, quatrième stratégie : entourez-vous de personnes plus jeunes que vous. Laissez les jeunes apporter leur pierre à l'édifice... et résistez à la tentation de vous servir d'eux juste pour les rendre comme vous. Et parallèlement, appuyez-vous sur l'expérience accumulée au cours des années de votre propre vie.
Le changement auquel on résiste, nous dit l'auteur, se transforme souvent en regret. Le changement auquel on consent, par contre, nous transforme profondément, de telle sorte que, littéralement, le meilleur est à venir.
(c) PRG |
...Holàlà ! A deux doigts d'imprimer ça et de l'ajouter au journal paroissial ! :-)
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