vendredi 28 juillet 2017

Psaume des montées (Ps 121)

Chant pour les montées : je lève les yeux vers les montagnes. D'où me viendra le secours?
Le secours me vient du Seigneur, celui qui fait le ciel et la terre.
Il ne te laisse pas faire de faux pas. Celui qui te garde, il ne sommeille pas.
Non, il ne sommeille pas, il ne dort pas, celui qui garde Israël.
C'est le Seigneur qui te garde : le Seigneur est une ombre qui te protège.
Le jour, le soleil ne te nuit pas. La nuit, la lune ne peut rien contre toi.
Le Seigneur te garde de tout mal, il veille sur tout ton être.
Le Seigneur garde tes départs et tes arrivées, aujourd'hui et toujours...
(Psaume 121)

Commentaire

Nous gravissons des montagnes. A chaque col, la question se pose à nouveau : d'où viendra le secours ? Qui nous dira le secret de notre départ, et de notre arrivée, de notre vie et de notre mort ? Qui nous donnera le sentiment de ne pas avoir gravi en vain nos montagnes ? Qui vient à notre secours ?
Qui viendra répondre à notre question : pourquoi est-ce que je suis en vie ? Et comment vivre ? Est-ce un hasard que nous soyons en vie ? 
Nous attendons un secours. Et ce secours, nous dit le psalmiste, c’est Dieu. Nul autre que Dieu. Dieu, c’est celui qui est notre secours.
Nous pouvons nous faire beaucoup de dieux. Si notre secours, c’est le travail, alors le travail sera notre dieu. Si notre secours, c’est l’honneur de notre patrie, alors l’honneur de notre patrie sera notre dieu. Si notre secours est une morale, alors cette morale sera notre dieu. Si l’amour, si la famille, si l’argent est notre secours, alors ce seront nos idoles.
Mais il y a quelqu’un qui n’exige rien de nous en échange de son secours. Celui-là, nous ne savons pas grand-chose sur lui... sinon qu’il nous parle. Qu’il nous appelle.
Parfois, nous avons l’impression qu’il sommeille, qu’il dort, pendant que nous nous débattons. Parfois, nous l’appelons au secours, et il ne semble pas répondre. Il semble nous laisser livrés au soleil et à la nuit, à la succession des jours qui n’en finissent pas. Souvent, j’ai peur et j’appelle au secours, mais il reste une montagne à gravir, un autre pas à faire. Alors j’appelle en vain, et j’ai l’impression que rien ne me protège. Je voudrais qu’on m’épargne la montée, les cailloux, les difficultés. Je demande que cesse la montée vers le haut de la montagne.
Dieu n’aplanit pas le chemin. Simplement, il nous attend en haut. Il nous donne la liberté de continuer à marcher, sachant qu’il attend. Alors, la vie devient une aventure. Au-dessus du chemin, l’ombre de sa main s’étend, comme une bénédiction et une protection. Dieu, qui crée le ciel et la terre, tient à distance la lune et le soleil, pour que nous ayons la place de vivre.
Alors le chemin se fait cheminement. Le secours de Dieu n’épargne pas les sentiers difficiles. Il les habite avec nous. Il veille à notre départ, à notre arrivée.
Ce psaume a été écrit lorsque le peuple d’Israël revenait de Babylone, lorsque revenir sur la terre promise par Dieu, où rien n’était plus prévu pour eux, était une épreuve pour la foi. Aujourd’hui encore, il résonne pour ceux qui ont quitté la terre où ils ont vécu, pour arriver dans un lieu qui ne les accueille pas. Il y a des montagnes à gravir, des formalités à accomplir, l’épreuve de la confiance à accorder, de la méfiance devant la réprobation et la violence. D’où vient leur secours ? Ceux qui ont échappé à un destin de malheur, qui vient à leur secours, qui vient leur dire qu’ils n’ont pas mérité la misère et la souffrance qui reste encore à traverser dans l’espoir d’une vie digne ?
Chacun d’entre eux, chacun d’entre nous, reçoit l’assurance qu’au milieu de ces difficultés, la parole de Dieu résonne encore et toujours : oui, tu as le droit d’être en vie. Tu as le droit d’être respecté comme être humain. Tu as le droit de dire que tu apportes au monde la certitude que d’où que tu viennes, tu as le droit de vivre.
Lorsque Dieu est le seul à qui nous pouvons faire confiance, le seul en qui mettre notre espoir, nous devenons des messages pour l’humanité : le sens véritable de la vie, c’est de mettre son espoir dans celui qui n’exige pas, mais qui secourt.
Ce Dieu-là garde nos départs, et nos arrivées. Aujourd’hui, demain, toujours.

(c) Roberto Bertero

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