dimanche 27 mai 2018

Commandements

Un des scribes, qui les avait entendus débattre et voyait qu'il leur avait bien répondu, vint lui demander : Quel est le premier de tous les commandements ? Jésus répondit : Le premier, c'est : Ecoute, Israël ! Le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un, et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force. Le second, c'est : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. Le scribe lui dit : C'est bien, maître ; tu as dit avec vérité qu'il est un et qu'il n'y en a pas d'autre que lui, et que l'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et les sacrifices. Jésus, voyant qu'il avait répondu judicieusement, lui dit : Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osait plus l'interroger. (Mc 12,28b-34)

Le premier commandement, c’est « Ecoute, Israël ! » : ça s'adresse à plusieurs, rassemblés. Le premier commandement c’est, ensemble, d’écouter la Parole de Dieu qui se fraye un chemin vers nous. Mais il y a plus à ce premier commandement : le Seigneur, notre Dieu est UN. Nous sommes nombreux, mais lui est unique. Et c’est lui qui nous rassemble. Si nous l’oublions, l’Eglise devient un club privé pour des gens qui aiment bien se retrouver de temps en temps. La seule chose qui fonde l’Eglise, c’est de ne jamais oublier que nous sommes un peuple appelé par Dieu. Et ce premier commandement se conclut ainsi : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force. » Il n’y a pas un seul aspect de notre vie, personnelle ou collective, que nous pourrions mettre de côté dans notre relation à Dieu. C’est toute notre vie, tout notre cœur, toute notre intelligence, toute notre force, individuelle et collective, qui est appelée à être tournée vers Dieu.
Et puis il y a ce second commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ce n’est pas facile, parce que c’est difficile de s’aimer soi-même, surtout lorsqu’on passe par des moments difficiles où on ne sait plus trop qui on est. Aimer l’autre, s’aimer les uns les autres, c’est pourtant le commandement évangélique auquel on pense le plus quand on pense à Jésus. Il a passé son temps à le marteler, et ceux qui sont venus ensuite ont fait en sorte qu’on ne l’oublie pas. Tous les livres du Nouveau Testament y font référence. 
Aimer Dieu, s’aimer les uns les autres : si l’Eglise oublie ça, elle n’est plus une Église. Il n’y a pas d’institution parfaite. Mais tous les dimanches, c’est le cœur de nos célébrations : aimer Dieu, s’aimer les uns les autres, c’est notre vie. Qu'il nous soit donné à tous de vivre cet amour-là, en abondance. 
Et puis il y a cette dernière phrase... "personne n'osait plus l'interroger". Dans chacun des quatre évangiles, à un moment ou à un autre, on trouve cette idée que ceux qui entourent Jésus n'osent pas le questionner. Et franchement, ça me chiffonne (quant à mon chat, curieux comme il est, je n'ose même pas lui en parler). Il y a un moment où la curiosité n'a plus de mots. Faudrait-il insister ? ou est-ce une ouverture à la réflexion silencieuse, dans les replis secrets du coeur ? Les deux sans doute : risquer la lecture toujours reprise, à l'écoute d'une voix venue d'ailleurs, et en même temps accepter le temps du silence (même vexé, même furieux), à l'écoute d'un murmure qui germe discrètement. 


1 commentaire:

  1. Poser les questions ou les garder en soi en espérant que la réponse viendra d'elle même de notre coeur et de notre silence ?

    Trop souvent, je crains, je prends la première voie.

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