mardi 8 mai 2018

Lumière du monde

C'est bien joli, de dire que Jésus-Christ est la lumière du monde, mais ça veut dire quoi ?
Ca veut dire, d'abord, qu'il vient montrer les ténèbres. Une source de lumière dans un monde lumineux n'a aucun intérêt et ne se voit même pas. Souligner que Jésus est "lumière", c'est souligner que le monde est sombre. 
Jésus décrit ainsi à Nicodème le jugement de Dieu sur le monde : 
La lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leur manière d'agir était mauvaise. En effet, toute personne qui fait le mal déteste la lumière, et elle ne vient pas à la lumière pour éviter que ses actes soient dévoilés. Mais celui qui agit conformément à la vérité vient à la lumière afin qu'il soit évident que ce qu'il a fait, il l'a fait en Dieu.
Le jugement de Dieu, c'est de constater que les humains se sont, au fond, jugés eux-mêmes en se réfugiant dans l'obscurité pour que personne ne puisse voir leur noirceur. Le jugement de Dieu, c'est d'offrir sa lumière et la chance d'y entrer librement, sans crainte. C'est le courage offert de se risquer à se voir tel qu'on est vraiment, sans faux semblant. C'est, toujours, un risque à prendre : celui de se voir moins parfait qu'on espérait, celui de ne plus compter sur sa propre sainteté pour espérer gagner quelque chose. C'est le risque de l'honnêteté avec soi-même et avec Dieu (et soyons honnêtes, nous les humains ne sommes pas très doués pour ça).
C'est aussi un repère éthique, d'une certaine façon. Si nous savons que nous sommes attirés par les ténèbres pour y cacher notre noirceur, nous savons aussi que notre seule boussole, c'est le refus de ce qui nous attire vers les ténèbres. Alors, impossible de dire que les fins justifient les moyens. Le mensonge, la dissimulation, la manipulation se voient pour ce qu'ils sont : ce qui nous ramène insidieusement aux ténèbres. 
C'est une boussole intime et infiniment fragile, parce qu'elle n'est pas un chemin tout tracé vers le bien. Ce n'est pas un catalogue de choses à faire ou à ne pas faire. Plutôt, nous cherchons à orienter notre action en cherchant à "faire en Dieu". C'est-à-dire, en étant inspirés par l'amour qui anime Dieu envers ses créatures. Sans manipulation et sans mensonge, mais dans l'infini espoir que la vie résistera à toute mort. 


3 commentaires:

  1. Discussion avec Katia, lecture de l'encyclique Lumen Fidei, réflexion (parallèle à la vôtre) sur la lumière qu'on ne voit pas dans la nuit... Que fait-on si on devine qu'elle est là mais qu'on ne la voit pas, la lumière ?

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  2. ... Mais je me rends compte que votre article était déjà un bout de repone à la question que je pose...

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  3. J'ai l'impression que chez Jean, il ne s'agit pas tant de la voir que de l'accueillir... ce qui n'est pas tout à fait la même chose. C'est le pas de la foi !

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