Noël n'a été vraiment célébré en tant que fête chrétienne qu'à partir du quatrième siècle, quant au temps de l'Avent, il faudra attendre encore quelques siècles pour qu'il devienne un temps liturgique. Autant dire que Noël, ça n'est pas biblique !
Entendons-nous : l'incarnation du Christ est bien un donné biblique, puisqu'on trouve deux récits de nativité, chez Matthieu et chez Luc, avec des différences assez importantes d'ailleurs entre les deux. Ce qui ne l'est pas, biblique, c'est de demander la célébration de l'anniversaire de cette naissance... Les premiers chrétiens célébraient Pâques, mais pas Noël.
Il y a un vrai danger à tenter de se représenter la naissance et l'enfance de Jésus. D'ailleurs, les textes qui en donnaient une vision très graphique ont été écartés du canon ; l'Eglise antique a décidé que l'important n'était pas la description d'une naissance dans ses moindres détails, autrement dit, les textes bibliques qui sont entrés dans le canon biblique n'étaient pas considérés comme une transcription littérale de la réalité, mais comme un récit qui donnait du sens à une vérité. Réalité et vérité, ce n'est pas du tout la même chose.
Quel sens donnent alors les textes à la naissance de Jésus ? Il y en a plusieurs sans doute. Le premier qui me vient à l'esprit aujourd'hui, c'est que la naissance de Jésus, c'est la fin d'un monde. Au milieu du temps, au milieu du monde, survient quelque chose qui donne une nouvelle impulsion et une nouvelle signification à la fois au temps et au monde.
Cet enfant est bien issu de générations antérieures, comme tout enfant, mais il fait entrer par effraction au coeur du monde une tout autre dimension... et quelle est cette dimension, c'est le sujet de notre méditation pour ce temps de l'Avent.
Govert Camphuysen |
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