lundi 17 décembre 2018

Naissance

Pour les croyants, quelle que soit leur obédience, la première hospitalité, celle qui fonde toutes les autres, c'est l'hospitalité de Dieu envers les humains. La Bible par exemple s'ouvre sur ce mythe extraordinaire de Dieu créant un monde hospitalier pour les humains, reprenant et retravaillant des mythes du Proche-Orient ancien. 
Une autre forme d'hospitalité, toujours pour les croyants, découle de la première : c'est l'hospitalité des croyants envers Dieu. Ca s'appelle la foi. 
Mais pour tous en ce monde, croyants ou pas, la forme la plus vitale d'hospitalité que connaît chaque humain, c'est la première qui s'exprime lors de sa naissance. Elle n'implique pas Dieu, elle est strictement entre les humains : c'est celle qui fait des parents lorsqu'un enfant survient. Hospitalité absolument vitale parce que si ces êtres humains ne peuvent pas accueillir cet enfant comme le leur, s'ils en sont empêchés, alors l'enfant meurt. Pour autant que les êtres humains soient capables d'hospitalité inconditionnelle (c'est-à-dire très relativement), rien ne surpasse celle qu'un petit humain reçoit dans sa prime enfance. C'est une hospitalité qui n'exige rien en échange, qui est active et s'exerce dans la durée (il ne s'agit pas juste d'ouvrir un peu la porte à un hôte de passage) et aimante. C'est un miracle toujours renouvelé, à chaque génération, pour chaque vie nouvelle... 
Que Dieu ait pris le risque, en naissant dans le monde, de se faire celui qui a un besoin absolu d'hopitalité pour survivre - ça ne cesse pas de m'impressionner. 

(c) MB, avec reconnaissance

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