vendredi 22 février 2019

Le silence

Le silence est-il une vertu ?
Il convient de tenir sa langue, de ne pas céder à la tentation de la médisance et du bavardage oisif. Dans l'épître de Jacques, l'auteur se plaît à décrire la langue comme cet organe minuscule et pourtant d'une puissance dévastatrice. Tourner sa langue sept fois dans sa bouche (ou sept fois soixante-dix-sept fois s'il le faut) semble alors le plus beau témoignage à la force d'âme qui consiste à ne pas vouloir le mal pour autrui. Il y a aussi le silence du repos, du détachement, du dialogue silencieux de la prière. 
Certes. Mais il y a aussi le silence lâche et complice. Le silence de ceux qui savent et qui ne disent rien. Le silence qui les rend aussi coupables que le coupable. Le silence qui fait mal lorsque le mal a été commis et qu'il est nié, semblant renvoyer au néant celui qui l'a subi.
En ces temps de dénonciation du silence pervers, dans la société et plus particulièrement dans les Eglises qui connaissent actuellement la levée du silence, au moins partiellement, au moins en dépit des résistances, pouvons-nous espérer que le silence coupable voie ses derniers instants ?
Le silence est à la fois une vertu et le mal même. Pour les croyants, c'est devant le tribunal de Dieu que chacun est jugé à ce sujet. Il est promis un temps, un lieu où tout sera dévoilé. Ce dévoilement est menace pour ceux qui commettent le mal, et promesse de rétablissement pour ceux qui le subissent. Le pire qui pourrait arriver, c'est que cette promesse soit pervertie, et qu'il soit dit aux victimes que tout va bien pour elles, puisque Dieu leur fera justice... un jour. Ce serait la pire des violences.
Silence prudent, silence coupable ?

Silence


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