vendredi 21 décembre 2018

Comme Zacharie, nous attendons

L'histoire de Zacharie, ce n’est pas seulement l’histoire de Zacharie, il y a deux mille ans. C’est mon histoire, aujourd’hui. Maintenant. J’ai le choix entre croire à ce que je veux, et accueillir celui qui vient... et dont au fond je ne sais rien, je ne peux rien savoir. J’ai le choix entre croire ou ne pas croire. Entre faire confiance ou ne pas faire confiance.
Ce choix-là n’est pas le choix d’un instant, ce n’est pas non plus le choix de la raison qui pèse le pour et le contre. C’est un choix qui se fait dans le secret. Et pour le faire, ce choix, il faut mettre de la distance entre soi et le oui possible. Il faut prendre le temps du discernement, de l’attente, du silence. Ce que Zacharie a vécu, il ne peut le dire. Ce qu’il espérait, il n’est plus temps de le dire. Ce qui vient, il n’en sait rien... C’est dans ce temps suspendu, en attente, que la confiance peut naître. C’est un silence où le « oui » peut naître. C’est un silence qui se gonfle du sens de ce qui vient. Un sens qui vient s’installer, pour que notre « oui » ne soit pas une simple approbation, mais un véritable engagement.
Le temps de l’Avent, qui se termine bientôt, est le temps du silence et de l’attente. Dieu vient... oui, il vient. Mais nous ne savons pas encore qui il est, et il nous faut l’attendre. En silence.
Pour autant, nous n’attendons pas seuls. C’est ça, l’Église. Quand moi je n’y crois plus, ce sont des gens qui attendent avec moi. Qui sont dans le silence avec moi et attendent que Dieu vienne. Qu’au cœur de l’impossible, Dieu ouvre de nouveaux possibles. Qu’au lieu de nos attentes, il vienne mettre sa nouveauté.
En espérant un petit jésus qui se tait, nous espérons être meilleurs que Dieu, nous espérons nous hisser jusqu’au ciel. En le laissant venir à nous, nous prenons le risque de le découvrir tout autre. Car Dieu est le seul à venir nous rejoindre dans cette attente. Il est le seul à plonger ses regards dans notre humanité, à venir au secours de notre détresse, lorsque nous nous sentons méprisés, pauvres, misérables, délaissés, lorsque nous ne sommes rien aux yeux du monde ni aux nôtres, lorsque nous cédons au désespoir. C’est là qu’il agit en nous pour faire vivre la confiance, pour faire naître la joie, lorsque nous nous serons sentis guéris, relevés, accompagnés, assurés d’une valeur infinie à ses yeux. C’est là que nous attendons... Avec le monde, pour le monde peut-être, porteurs d’une secrète espérance, nous attendons.
Il y a un temps pour l’attente, et nous attendons.


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