vendredi 28 décembre 2018

Dieu ? il est fort comme ça

Les humains se rêvent un Dieu qui serait tout le contraire de ce qu'ils sont... 
On pourrait se dire que ça n'est pas bien grave, qu'après tout, si ça les rend heureux... certes, mais cette croyance a des conséquences. Ce n'est pas un petit rêve bienveillant. Ça tue. 
Pourquoi ? parce que pour se sentir digne de ce Dieu-là, il faut soi-même renoncer à son humanité. Si Dieu est saint, devenir saint. Si Dieu est immense, se prendre pour plus grand qu'on n'est. Si Dieu est immortel, faire semblant qu'on ne va jamais mourir. Si Dieu a toujours raison... avoir toujours raison.
Renoncer à son humanité pour se croire digne d'un Dieu inhumain, renoncer au doute, au chemin sinueux, et surtout paraître. Avoir l'air mieux que le voisin. Plus saint. Plus abouti. Plus divin... 
Mais encore une fois, ce Dieu-là est-il vraiment Dieu ? Si ce Dieu-là nous pousse à convaincre le reste de l'humanité que nous, nous sommes dans ses petits papiers parce que nous avons tout compris, si ce Dieu-là nous pousse à écraser les autres de notre supériorité, simplement dans l'espoir de grapiller un peu de sa puissance, de son pouvoir de contrôle, est-ce vraiment Dieu ? 
Un des pasteurs les plus extraordinaires que la terre ait portés, c'est aussi un des premiers dans la jeune Eglise, c'est Paul. C'est lui qui a mis par écrit ce dilemme, qui en a souligné les dangers, qui a mis en garde, inlassablement, au péril de sa vie. Lorsqu'il écrit à la remuante communauté de Corinthe notamment. A Corinthe à ce moment-là, il y a des batailles terribles entre des courants théologiques différents. Tous prétendent se réclamer du véritable Dieu. Dilemme, donc... Alors que fait Paul ? 
Il questionne la question.
Il demande pourquoi ces humains-là seraient plus sages que Dieu, pourquoi ces humains-là auraient l'ultime vérité sur Dieu. Il quitte tout débat partisan, il renonce à dire qui a raison et qui a tort, pour questionner jusqu'au bout la question et demander : Mais au fond, de quel Dieu parlez-vous ? Et il explique qu'un tout autre langage est nécessaire pour parler de Dieu, un langage que nous ne maîtrisons pas, dont nous pouvons tout juste arriver à entrevoir quelques sens qui nous dépassent. Il appelle ça le langage de la croix, la parole de la croix. Pas pour décrire un Dieu tout sanguinolant sur sa croix, non, ça n'est pas le genre de Paul : ce qu'il dit là, c'est tout simple. La croix proclame sur Dieu tout le contraire de ce que les humains croient sur Dieu. 
On recommence à zéro. La croix, c'est la mise à zéro de tous les compteurs à propos de Dieu... 



1 commentaire:

  1. "ce qu'il dit là, c'est tout simple. La croix proclame sur Dieu tout le contraire de ce que les humains croient sur Dieu."

    Je veux bien que vous me l'expliquiez parce que, quant à moi, je ne trouve pas ça si simple à comprendre...

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