vendredi 14 décembre 2018

La révolution

Le petit Jésus - à part ceci qu'il n'était pas né femme - cumulait à peu près toutes les tares sociales possibles : enfant illégitime, né pauvre, banlieusard (on disait de Nazareth qu'il ne pouvait rien sortir de bon de ce patelin), pas un vrai citoyen romain puisqu'il était juif, mais né loin du siège du pouvoir religieux, Jérusalem, et déjà en butte à la haine du pouvoir en place qui le voit comme une menace. Juste parce qu'il est qui il est, il est l'intrus par excellence dans la société de son temps. Sa prédication et son comportement une fois adulte ne va pas arranger les choses : il mange avec les goinfres de mauvaise vie, il boit avec les moins recommandables et il n'a pas l'air d'hésiter une seconde à raconter des histoires qui se moquent des gens bien, de ceux qui savent, de ceux qui décident, de ceux qui jugent. Même sa fin misérable le rend impur. 
Du simple fait que cet enfant-là, cet homme-là, soit le Messie, on peut dire que la révolution a déjà eu lieu et qu'il nous reste, nous chrétiens, à la prendre au sérieux. Si c'est lui qui est le Messie, alors il nous devient impossible de mépriser les plus petits, d'écraser les illégitimes, d'ignorer les invisibles. Prenons-nous au sérieux le Royaume qui s'est avancé et qui renverse nos égoïsmes et nos conservatismes les plus frileux ? 
Ce n'est pas la conformité à un ordre social qui nous rend légitimes. Ce n'est pas la conformité à un ordre social que nous avons le droit d'exiger de nos prochains. 
Un monde nouveau est là, à la porte, un monde où la révolution a déjà eu lieu, où personne n'est plus en butte à la violence, au mépris ni à l'inquiétude. Un monde inconnu, tant il est différent du nôtre. Il est déjà là, nous y avons notre place. 
La révolution a déjà eu lieu, c'est pour bientôt, c'est pour Noël, c'est pour la survenue du révolutionnaire par excellence dans ce monde qui est le nôtre. La révolution a déjà eu lieu. En serons-nous les acteurs ?


1 commentaire:

  1. Elle a eu lieu, la révolution mais à été vite oubliée. Et il faut la refaire et la reprendre, chaque jour, et d'abord en nous.

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