La déclaration de foi de l'Eglise protestante unie de France, adoptée lors de son synode national à Lille en mai 2017, se termine ainsi :
"A celui qui est amour au-delà de tout ce que nous pouvons exprimer et imaginer, disons notre reconnaissance.
Célébrez Dieu, car il est bon et sa fidélité dure pour toujours" (Psaume 118,1)."
Cette phrase, "Célébrez le Seigneur, car il est bon et sa fidélite dure pour toujours", est à la fois la première et la dernière phrase du Psaume 118. D'ailleurs, ce psaume a une forme particulière, antiphonée, comme un dialogue entre les prêtres et le peuple qui leur répond. Cette phrase est entonnée par les prêtres qui disent "Célébrez le Seigneur, car il est bon" et le peuple répond "sa fidélite dure pour toujours". Au milieu du psaume, trois personnages viennent apporter un témoignage de cette vérité première, d'abord un prisonnier que Dieu a libéré, puis un voyageur qui s'est fait attaquer par des hordes de brigants, enfin un malade qui a été délivré de la mort. Trois histoires tissées dans le dialogue entre prêtres et peuple. C'est un chant, c'est une prière, c'est une histoire de Dieu dans l'histoire.
Citer la première (et dernière) phrase de ce psaume, ce n'est donc pas aller chercher des mots qui sonnent bien pour faire joli, mais faire référence à une histoire de Dieu parmi les hommes, que les hommes ont tissé de leurs mots, dans un dialogue poétique qui met en scène des célébrants et l'ensemble du peuple d'Israël.
Nous sommes les héritiers de ce poème, nous sommes au bénéfice de la transmission de ces mots au cours des âges.
Tiens, d'ailleurs : "toujours", en hébreu, ça ne veut pas dire l'éternité. Ce n'est pas un concept philosophique et ça ne se réfère pas à un paradis par-delà la mort. Non, c'est quelque chose de très vibrant dans l'histoire, dans notre histoire ; d'une certaine façon, en hébreu, en disant "toujours", on veut dire "tant qu'il y a des humains pour en rendre témoignage, tant qu'il y a de la mémoire qui se transmet comme une vérité qui fait vivre des humains, de génération en génération".
Voilà ce que l'Eglise protestante unie de France a fait en cette année 2017, avec les mots qui sont les siens, pour parler au monde qui est le nôtre aujourd'hui : nous avons rendu témoignage de ce que Dieu est dans notre histoire. Et que ça ne s'arrêtera que quand il n'y aura plus personne pour le savoir.
J'ai partagé ta réflexion en CP ce soir... Merci ! Je peux te dire que "tant qu'il y a des humains pour en rendre témoignage, tant qu'il y a de la mémoire qui se transmet comme une vérité qui fait vivre des humains, de génération en génération", ça a drôlement fait causer... ! �� Elo
RépondreSupprimerTant mieux, ça me fait très plaisir !
RépondreSupprimerBonne continuation dans ton ministère