- Alors, mon humaine, tu avances sur ta prédication sur la parabole des talents ?
- Nan.
- Miouou, on s'énerve pas, relis-moi ce qui te tracasse.
- OK. Alors dans la version de Matthieu (Mt 25,14-30), ce bout-là : "S'avançant à son tour, celui qui avait reçu un seul talent dit : Maître, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes où tu n'as pas semé, tu ramasses où tu n'as pas répandu... par peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre : le voici, tu as ton bien. Mais son maître lui répondit : Mauvais serviteur, timoré ! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé et que je ramasse où je n'ai rien répandu. Il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers : à mon retour, j'aurais recouvré mon bien avec un intérêt. Retirez-lui donc son talent et donnez-le à clui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a, l'on donnera et il sera dans la surabondance, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré."
- En fait ce troisième type, c'est surtout menteur, qu'il est, ma douce et tendre humaine.
- Euh... merci pour le compliment, tu as un superbe pelage toi aussi, mais pourquoi tu dis ça ? Qu'il est menteur, je veux dire ?
- Ben à cause de ce qu'il dit à son patron : que le patron est un homme dur qui récupère des intérêts, même quand il n'y a pas droit. S'il pense vraiment ça de son patron, alors il aurait dû s'arranger pour être sûr qu'il y aurait effectivement des intérêts... et le maître a raison de dire que pour ça, s'il n'investit pas lui-même, il reste les banquiers. C'est donc qu'il ne le pense pas vraiment, donc il dit ça juste pour se dédouaner, donc il est menteur. CQFD.
- L'alternative, c'est quoi ?
- Mmmmioui... que l'homme a raison et que Dieu est vraiment injuste.
- L'alternative, c'est quoi ?
- Mmmmioui... que l'homme a raison et que Dieu est vraiment injuste.
- Dis-moi, Einstein, je me vois mal prêcher sur un homme menteur ou sur un Dieu injuste...
- Miaaaquoi ? mais tu l'as déjà fait plein de fois !
- Ouais. C'est pas faux. La justice de Dieu n'est pas celle des hommes, tout ça...
- ...
- ... et si tu vois ton Dieu comme un homme injuste, alors tu vivras comme sous un regard impitoyable et injuste...
- Et lui, il n'avait rien compris...
- ... parce qu'il n'est pas allé au bout de sa propre logique (il n'a pas cherché à apaiser le Dieu terrifiant qu'il avait dans la tête), et il a refusé aussi de se laisser dire que sa logique n'était pas la bonne...
- Ben tu vois quand tu veux. Dis, maintenant, tu pourrais envisager de me servir des bonnes petites croquettes ?
- Hmmmm... tu te vois dans quel rôle de la parabole, là ? le serviteur égaré ou le maître intransigeant ?
- Miouahou. Vaut mieux pas que tu saches.
Ça serait bien mais le texte n'est-il pas un peu sollicité ?
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