Le presbytère n'a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat... c'est juste ce figuier. Mes prédécesseurs ont pris le soin de planter des arbres mentionnés dans la Bible : olivier, figuier, cèdre, vigne, et j'en passe sûrement parce que je ne suis pas douée pour le jardinage. Seulement voilà. Ce figuier, c'est un figuier dont je n'ai jamais pu déguster une seule figue. En automne, de toutes petites figues minuscules apparaissent sur les branches. Elles restent tout l'hiver sur les branches et au printemps, avec la montée de la sève, elles recommencent à grossir, puis vers le mois de mars, avant d'être mûres, elles tombent. D'autres, minuscules, apparaissent alors, jusqu'au mois de juillet, où les figues parvenues à une taille raisonnable tombent à leur tour.
Ce n'est donc pas, à strictement parler, un figuier stérile, c'est même un figuier très prolifique, surtout cette année. C'est juste que personne n'a jamais pu manger un seul de ses fruits.
Quand je passe à côté de lui, il m'arrive d'imaginer le pauvre arbre comme planté malgré lui au milieu d'un tribunal de théologiens. D'un côté, ceux qui rouspètent après le pauvre arbre, qui dénoncent son refus de remplir son destin d'arbre fruitier et porte ainsi atteinte à l'ordre de la création, qui le menacent des feux d'un enfer mérité pour avoir renoncé à chercher son salut en se conformant à son rôle ici-bas. De l'autre, ceux qui plaident pour lui laisser le temps de réaliser qu'il était déjà sauvé et que les fruits ne sauraient tarder.
La suite de cette histoire dépend de mon humeur. Si je suis en plein cauchemar et d'humeur sinistre, j'imagine les uns et les autres se bombarder de flèches assassines qui finissent par mettre le feu au figuier, ce qui résoud le problème. Si je suis de bonne humeur, j'imagine que les cendres issues de ce désastre fertilisent le sol et qu'un figuier, un jour, y poussera qui pourra donner, peut-être, des figues, ou peut-être, qui sait, servir de leçon à ces théologiens assassins.
La plupart du temps, je lève le nez vers les branches d'où ne tomberont jamais de figues comestibles, et je me dis qu'il est bon qu'il soit simplement vivant.
Quand je passe à côté de lui, il m'arrive d'imaginer le pauvre arbre comme planté malgré lui au milieu d'un tribunal de théologiens. D'un côté, ceux qui rouspètent après le pauvre arbre, qui dénoncent son refus de remplir son destin d'arbre fruitier et porte ainsi atteinte à l'ordre de la création, qui le menacent des feux d'un enfer mérité pour avoir renoncé à chercher son salut en se conformant à son rôle ici-bas. De l'autre, ceux qui plaident pour lui laisser le temps de réaliser qu'il était déjà sauvé et que les fruits ne sauraient tarder.
La suite de cette histoire dépend de mon humeur. Si je suis en plein cauchemar et d'humeur sinistre, j'imagine les uns et les autres se bombarder de flèches assassines qui finissent par mettre le feu au figuier, ce qui résoud le problème. Si je suis de bonne humeur, j'imagine que les cendres issues de ce désastre fertilisent le sol et qu'un figuier, un jour, y poussera qui pourra donner, peut-être, des figues, ou peut-être, qui sait, servir de leçon à ces théologiens assassins.
La plupart du temps, je lève le nez vers les branches d'où ne tomberont jamais de figues comestibles, et je me dis qu'il est bon qu'il soit simplement vivant.
(c) passeurdesciences.blog.lemonde.fr |
Il a peut-être froid ?
RépondreSupprimerIci, en tous cas, les figuiers portent. Tellement que nous n'arrivons pas à suivre : durant quelques semaines cette année encore, l'odeur des figues tombées, éclatées, fermentantes couvrira le quartier.
Si tu veux te servir, n'hésite pas...
Merci Wolfram !
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