Dans mon job de chat du pasteur, un des moments que je préfère, c'est en plein hiver, au coin du feu, dans les fauteuils en cuir griffés par mes soins attentifs, quand quelques paroissiens viennent s'installer. Ceux-là, ils sont calmes, ils lapent tranquillement une tisane et s'échangent des recettes de gâteaux qu'ils ne feront jamais parce qu'ils ne savent pas faire les gâteaux, puis ils sortent leurs coussins plats en papier qui crisse sous la griffe (ils appellent ça des "bibles") et ils les feuillettent comme s'ils cherchaient quelque chose, et puis quand tout le monde a bien cherché, il y en a un qui raconte un truc à haute voix avec les yeux qui bougent en regardant le papier. A ce moment-là, si je manoeuvre bien, je peux me débrouiller pour m'installer sur des genoux en poussant un peu une "bible" et grapiller des gratouillis d'oreilles. La plupart du temps ils ne s'en aperçoivent même pas, juste à un moment il y en a un qui dit "mais comment t'es arrivé là, toi ?", mais c'est trop tard, je suis dans la place.
Alors, mon humaine dit "Bon, alors, qu'est-ce que ça vous inspire ?", et là c'est parti. Je suis tranquille sur mes genoux pour une bonne heure avec semis de gratouillis. J'aime bien quand ils "lisent" (il paraît qu'on dit ça comme ça quand ils bougent les yeux en parlant), ça fait chanter la voix, mais j'aime bien aussi quand ils discutent, ça fait aussi chanter les voix.
Leur parabole du semeur, là - déjà, pour une fois qu'ils comprennent une métaphore, on va pas se plaindre - mais moi j'ai tout compris. En fait, eux aussi ils ont compris, mais ils veulent pas comprendre (c'est ça une parabole).
Leur semeur, là, il est fou. Qui aurait idée de balancer des croquettes partout y compris sous les meubles ? si vous croyez que les chats vont aller s'aplatir pour les récupérer, vous avez raison, mais c'est pas une raison. Bref, il est fou, mais il y a une méthode à sa folie. Ce n'est pas juste balancer toutes les croquettes au-dessus de sa tête et s'en aller. C'est choisir d'aller les mettre là où personne ne les attend. Alors c'est pénible pour les matous sous les meubles et tout ça, mais ça veut dire que, même si les croquettes sont perdues, il prend le risque de nourrir tout le monde et même plus.
Ca m'étonne pas qu'ils ne comprennent pas. Les humains détestent que quelque chose ne serve à rien. Même ceux qui habitent chez des chats, ils disent qu'un chat ça sert à rien, mais en réalité ils ont besoin de nous.
Moi je l'aime bien leur semeur fou. Parce que ça arrive que je sois obligé de très dignement filer sous un meuble quand leur ignoble azpirateur se met en route, et alors là, je suis bien content de trouver des croquettes pour survivre le temps que ça passe. Une fois, je me suis même retrouvé sur le haut d'une armoire et pour une raison qui m'échappe complètement, il y avait aussi des croquettes là-haut, et bien j'étais content aussi (des croquettes, pas de l'azpirateur). On ne sait jamais où on va se trouver au cours de la journée. Et de se dire que partout où on sera, il y aura des croquettes à croquer, moi ça me plaît.
Vive le semeur fou.
Leur semeur, là, il est fou. Qui aurait idée de balancer des croquettes partout y compris sous les meubles ? si vous croyez que les chats vont aller s'aplatir pour les récupérer, vous avez raison, mais c'est pas une raison. Bref, il est fou, mais il y a une méthode à sa folie. Ce n'est pas juste balancer toutes les croquettes au-dessus de sa tête et s'en aller. C'est choisir d'aller les mettre là où personne ne les attend. Alors c'est pénible pour les matous sous les meubles et tout ça, mais ça veut dire que, même si les croquettes sont perdues, il prend le risque de nourrir tout le monde et même plus.
Ca m'étonne pas qu'ils ne comprennent pas. Les humains détestent que quelque chose ne serve à rien. Même ceux qui habitent chez des chats, ils disent qu'un chat ça sert à rien, mais en réalité ils ont besoin de nous.
Moi je l'aime bien leur semeur fou. Parce que ça arrive que je sois obligé de très dignement filer sous un meuble quand leur ignoble azpirateur se met en route, et alors là, je suis bien content de trouver des croquettes pour survivre le temps que ça passe. Une fois, je me suis même retrouvé sur le haut d'une armoire et pour une raison qui m'échappe complètement, il y avait aussi des croquettes là-haut, et bien j'étais content aussi (des croquettes, pas de l'azpirateur). On ne sait jamais où on va se trouver au cours de la journée. Et de se dire que partout où on sera, il y aura des croquettes à croquer, moi ça me plaît.
Vive le semeur fou.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour laisser un commentaire