"Vous êtes aussi allergique à l'ivraie", qu'il a dit, le docteur (qui n'a pas compris pourquoi ça me faisait rigoler).
Évangile selon Matthieu, chapitre 13, versets 24 à 30 : « Il leur proposa une autre parabole, et il dit : Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ? Il leur répondit : C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l'arracher ? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. »
La tentation est grande de chercher à éradiquer le mal. C'est pourtant hors de notre portée. Essayer d'éradiquer le mal, c'est aussi écraser le bien.
Je m'en rends bien compte depuis que je suis malade : au beau milieu des moments et des réalités qui me révulsent, il y a des pépites d'humanité. Dans le mur des dos tournés, un sourire d'amitié. Pendant une procédure inquiétante ou douloureuse, une parole d'apaisement. Au milieu du silence et de la solitude volontaires, le mot bienveillant qui vient remettre de la vie. Au milieu de la pesanteur, la joie d'un rire partagé. Dans la mauvaise conscience de l'immobilité forcée, quelqu'un qui dit "Là, c'est toi qui as besoin d'aide". Une colère qui se transforme en rire, comme quand un médecin dit "Non, si c'est ça, il n'y a rien à faire : il n'y a pas encore de traitement pour cette maladie. Mais vous êtes pasteur, vous pouvez toujours prier !"
Si je refusais la réalité de la maladie, je passerais aussi à côté de toute l'inattendue beauté, la joie improbable, qui surgit quand je m'y attends le moins.
Une autre tentation est de brouiller bien et mal, de clamer que l'un est l'autre et que tout se vaut. Non, tout ne se vaut pas, essayer de croire ou de faire croire que tout se vaut enracine le mal plus profondément encore. Le mieux que nous puissions faire, c'est un régime d'éviction : autant qu'il est possible, éviter l'allergène.
Dieu merci, je ne suis pas allergique aux chats.
Je m'en rends bien compte depuis que je suis malade : au beau milieu des moments et des réalités qui me révulsent, il y a des pépites d'humanité. Dans le mur des dos tournés, un sourire d'amitié. Pendant une procédure inquiétante ou douloureuse, une parole d'apaisement. Au milieu du silence et de la solitude volontaires, le mot bienveillant qui vient remettre de la vie. Au milieu de la pesanteur, la joie d'un rire partagé. Dans la mauvaise conscience de l'immobilité forcée, quelqu'un qui dit "Là, c'est toi qui as besoin d'aide". Une colère qui se transforme en rire, comme quand un médecin dit "Non, si c'est ça, il n'y a rien à faire : il n'y a pas encore de traitement pour cette maladie. Mais vous êtes pasteur, vous pouvez toujours prier !"
Si je refusais la réalité de la maladie, je passerais aussi à côté de toute l'inattendue beauté, la joie improbable, qui surgit quand je m'y attends le moins.
Une autre tentation est de brouiller bien et mal, de clamer que l'un est l'autre et que tout se vaut. Non, tout ne se vaut pas, essayer de croire ou de faire croire que tout se vaut enracine le mal plus profondément encore. Le mieux que nous puissions faire, c'est un régime d'éviction : autant qu'il est possible, éviter l'allergène.
Dieu merci, je ne suis pas allergique aux chats.
Ivraie enivrante |
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