Si l’on me disait que le monde devait se finir demain, j’irais planter un pommier…
On attribue souvent cette phrase au réformateur Martin Luther. En réalité, cette phrase n’apparaît pas dans les écrits de Luther : on la trouve pour la première fois parmi les chrétiens de l’Église allemande, au début des années 1940, au creux le plus noir, le plus terrifiant de l’Histoire en marche. Une phrase qui dit que le monde semble finir, et qu’il reste pourtant la place pour une décision. Une décision folle, inutile aux yeux du monde, dérisoire et même risible. Pourquoi se donner la peine d’aller planter un arbre dont on ne verrait jamais les fruits, dans un monde qui s’achève ? Pourquoi se donner la peine de vivre, alors que la mort s’annonce inéluctable ?
La désespérance, le manque d’avenir, c’est le tissu même de l’histoire de Pâques.
Fin de l’histoire d’un homme sur terre, fin d’un immense espoir qui avait été placé en lui, mort du Messie, mort de Dieu. Et la question se pose : à quoi bon ? à quoi bon tous ces espoirs que ses disciples avaient placé en lui ? à quoi bon le chemin sur lequel ils l’avaient suivi ? à quoi bon continuer à croire, alors que tout disait que la fin était venue ? c’était bien la fin d’un monde, la fin de la proclamation de ce Royaume de Dieu que cet homme singulier était venu porter. Fin du Royaume, fin d’un monde.
Tout semblait fini.
Rustica |
Continuer à vivre et comme avant. Sans rien changer. parce qu'il n'y a rien à y changer.
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