lundi 26 février 2018

Tristesse

- Mon humaine, tu sais, ces jours-ci j'ai perdu un mien lointain cousin.
- Oui mon chaton, j'ai appris ça. Et ces jours-ci, des humains que j'ai connus ont quitté cette vie. Ces jours-ci s'ouvre ce temps hors du temps de la tristesse pour ce qui ne sera plus, temps du deuil et de l'éloignement, de la reconnaissance pour ce qui a été, de l'espérance pour ce qui viendra... 
- Le temps de l'oubli ?
- Non. Surtout pas. L'humain de ton lointain cousin ne l'oubliera pas. Le rabbin Gabriel Farhi, dans une chronique radio, a dit hier : "Joann Sfar se demandait vendredi, juste avant Shabbath, en annonçant le décès d’Imhotep, s’il était permis de dire une prière pour lui. Le Kaddish des animaux n’existe pas, sauf peut-être dans une bande-dessinée. Cela pourrait donner un nouveau tome qui ferait vivre encore Imhotep : « Un Kaddish pour le chat du Rabbin ». Le judaïsme est une religion de vie. Lors d’une inhumation (humaine) on ne prie pas tant pour le défunt que pour les endeuillés. Pour ceux qui feront vivre l’être aimé qui est parti. Le souvenir est l’une des valeurs les plus importantes car l’on a conscience que les morts ne vivent que par le souvenir qu’en ont les vivants. Tout le rite funéraire n’a d’autre finalité que d’apporter la consolation à celui qui souffre de l’absence, de lui donner des perspectives pour se projeter dans un avenir autre."
- Alors on prie pour des perspectives ?
- Oui. Toujours. Mais surtout aujourd'hui. 

dessin de Joann Sfar, l'humain du chat du rabbin

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